La plupart des projets d’écovillages échouent parce que, tôt ou tard, un conflit éclate entre les participants du projet. Le mouvement des écovillages a mis en place toute une série de techniques pour recomposer les conflits (communication non violente, forum ouverts, Holocratie, Sociocratie, prise de décisions par consensus) mais avec très peu de résultats: malgré toutes ces techniques, les projets d’écovillage continuent à échouer.
Pour solidifier les projets d’écovillage, il faut prévoir une approche différente. Allons voir comment on peut résoudre les conflits de manière plus facile.

1. Un responsable par projet.
La plupart des projets échouent car il est difficile de mettre d’accord plusieurs personnes sur un projet commun. Dans les premières réunions, tout le monde est motivé, et prêt à s’engager. Puis, dès qu’il faut prendre des décisions concrètes, tout le monde se défile: une fois parce que le lieu ne leur convient pas, une autre fois parce que le prix des maisons est trop cher, des fois parce qu’on n’arrive pas à décider s’il faut manger de la viande ou pas, trier ses déchets ou pas, vivre nus ou pas…
Pour sortir de l’impasse, le mieux est d’avoir un seul responsable par projet. Au lieu de vouloir tout de suite créer un groupe, la personne qui veut démarrer le projet commence toute seule, avec ses idées et ses ressources: de cette manière, elle peut décider toute seule les points clés du projet, sans besoin de faire des réunions à tout va.
Et si la personne qui porte le projet n’a pas les ressources pour porter toute seule un gros projet, on peut diviser chaque projet en plusieurs projets plus petits. Au lieu de construire un gros immeuble, on construira plusieurs petites maisons, et au lieu de lancer un grand projet d’habitat, d’activité et de changement de la société, on lancera plusieurs petits projets en parallèle.
2. Admettre la divergence.
Dans la plupart des projets d’écovillage, on veut imposer des règles communes: parfois il s’agit de renoncer à la voiture, des fois il s’agit de manger végan ou de trier ses déchets, des autres fois il s’agit de participer à des réunions tous les mois. Et cette imposition de règles communes est souvent la source de grosses bagarres: les gens ont des parcours de vie différents et des sensibilités différentes, et parfois ils changent d’avis au cours de leur vie. Donc, il se peut que des écologistes de la première heure deviennent tout de suite plus sceptiques, ou que des végans convaincus recommencent à manger de la viande.
Si une divergence éclate, la meilleure chose est de l’admettre. On peut très bien avoir, dans un même projet, des végans comme des carnivores, ou des cyclistes militants comme des automobilistes. Dans un contexte d’effondrement rapide de la société, la présence d’idées divergentes serait même une valeur ajoutée: si les transports publics commencent à dysfonctionner (c’est déjà le cas en Italie et en France) on peut utiliser les voitures pour créer des services de transport à la demande; et si les importations de légumes depuis l’étranger venaient à s’arrêter, on peut toujours mettre en place un élevage d’animaux de basse-cour.
3. Laisser les gens partir et revenir.
La plupart des conflits suit toujours le même schéma. Il y a souvent deux personnes qui:
- sont en contraste l’une avec l’autre,
- ne peuvent plus supporter la présence de l’autre personne
- ne peuvent pas partir l’une loin de l’autre
Et comme les deux ne peuvent pas accepter leur divergences, ni partir l’un loin de l’autre, le conflit s’envenime et devient de plus en plus violent.

Pour éviter l’escalade du conflit, il est important de fournir des moyen pour les parties en conflit de se séparer sans trop de dégâts.
- Dans les cas des conflits de couple, il faut garder une solution de répli qui permet aux personnes de se séparer (même temporairement) sans trop d’entraves. C’est pour cela que je conseille plutôt des relation ouvertes, ou des espaces séparés pour le mari et la femme, qui permettent aux relations d’évoluer sans trop d’impact sur le reste de la vie de ceux qui y sont impliqués.
- Dans les cas des conflits liés au monde du travail, il faut diversifier le plus possible les sources de révenu. De cette manière, si un conflit éclate et affecte une des sources de révenu, on peut toujours quitter les lieux et continuer avec les autres.
- Dans le cas de l’habitat collectif, il faudra séparer les espaces de circulation des espaces de vie: si un conflit de voisinage éclate, vous devrez pouvoir rentrer chez vous sans devoir croiser tout le temps le voisin qui vous embête.
Vous voulez vous lancer dans un projet d’écovillage? Contactez-moi au 079 525 71 35. Et si vous êtes en Valais, vous pouvez réjoindre nos groupes Facebook et Telegram.