Il y a quelques semaines, je vous avais fait découvrir les nouveautés architecturales de différents pays. On avait exploré la Russie avec Dahir Insaat, la Bolivie avec Freddy Mamani et la Corée du Nord avec Mansudae.
Tous ces différents exemples ont deux points en commun:
- l’abondance de décorations
- une certaine indifférence au contexte social du lieu dans lequel ces exemples se trouvent.
Allons voir cela en détail.
Chez Dahir Insaat, les bâtiments sont toujours très décorés. Tout, de la villa à l’immeuble d’habitation à l’immeuble dé bureau, est couvert d’une décoration qui mélange l’architecture classique à l’architecture traditionnelle d’Asie centrale.
Au même temps, ces bâtiments évoluent dans des villes où on peut faire ses courses en voiture et où on développe des nouvelles armes de guerre.



L’architecture colorée de Freddy Mamani évolue dans un contexte désertique, où il n’y a pas d’arbres, et les rues sont couvertes de poussière.

Et les statues de Mansudae dominent des villes construites avec des matériaux pauvres.

Ce contraste m’a mis une certaine curiosité, et j’ai décidé de creuser le sujet pour y voir plus clair. Le résultat est une Théorie de la Décoration et de la Technologie.
Dans les sociétés traditionnelles, la décoration est un élément clé de la construction. Une maison sans décoration serait incomplète, comme une maison sans porte ou sans toit.
Ceci est valable en Suisse:

Mais aussi au Yemen:

Ou en Russie:

Et cela ne se limite pas aux habitations. On trouve le même niveau de décoration dans les habits:


Dans les objets de cuisine:

Et dans les cloches de vache:

La décoration se présente souvent comme un motif géométrique ou un dessin, qui est superposé à la structure de l’objet à décorer. Les motifs sont assez standardisés: ils peuvent varier d’un région à l’autre, mais à l’intérieur d’une même région ils sont toujours les mêmes.
La création des décorations ne nécessite pas de grandes capacités techniques, mais uniquement de beaucoup d’expérience et beaucoup de patience.
En somme, la décoration n’est pas un acte intellectuel, mais plutôt une pratique artisanale, qui est étroitement liée à la fabrication des objets sur lesquels la décoration est appliquée.
Dans la société occidentale contemporaine, la décoration est étroitement liée à la technologie. Notre société pratique la religion du progrès, et la décoration est acceptable seulement si elle se conforme à cette religion.
On peut donc réaliser une construction en forme de bateau de croisière:


Ou de vaisseau spatial:


La décoration peut aussi prendre la forme d’une prouesse technologique, quelque chose qui, pour être réalisée, nécessite une étude complexe, et qui aura comme conséquence l’explosion du budget de la construction:


On peut aussi démontrer son adhésion à la religion du progrès par le biais de l’absence de décoration. Dans l’habitat individuel, les propriétaires pourront ainsi démontrer leur adhésion à la pensée dominante, avec leur maison totalement disproportionnée.
Et dans l’habitat social, l’apparence austère et répulsive des nouvelles constructions sera une garantie que pas un centime de trop a été dépensé.
La décoration classique est possible uniquement sous forme de curiosité: un passe-temps pour des riches qui peuvent se permettre des décorations d’une époque révolue.
On la trouve notamment dans les hôtels de luxe:




Par contre, si quelqu’un essaie d’utiliser la décoration à l’ancienne sur un édifice qui sera utilisé dans la vie de tous les jours, il s’attirera les critiques du monde académique, comme dans les cas ci-dessous:






Un autre aspect, complémentaire au point précédant, est la décoration comme instrument de lutte sociale.
Tout a commencé après la Première Guerre Mondiale, avec une envie, de la part des différents artistes, de raconter les horreurs de la guerre:

Ce mouvement artistique se croise avec la lutte contre le monde académique d’autres artistes de l’époque, lutte qui a porté à la création d’ouvres d’art comme celle-ci:

Pour arriver à un art où la décoration passe en second plan, et la seule chose qui compte est la critique sociale. De plus, il s’agit souvent d’une critique sociale qui tend à diviser les gens plutôt que à les réunir.



Et si on réunit les deux tendances, on se retrouve avec cela: Un paysage hyper-technologique, avec des manifestes politiques.

Et un espace publique fonctionnel, mais entouré d’édifices banaux.
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[…] à une culture occidentale qui est perçue comme décadente, les autres cultures deviennent des modèles alternatifs auxquels on peut s’inspirer. Dans ce sens, la culture de référence est la culture russe, car la Russie incarne en ce moment […]
[…] fronte a una cultura occidentale sempre più decadente, le altre culture diventano dei modelli alternativi a cui ispirarsi. Tra questi modelli alternativi, un posto d’onore lo merita la cultura russa: in questo […]
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[…] la réalité. Face à ce déclin, il faut réagir, et trouver des autres références culturelles moins basées sur la technologie et plus sur l’humain. Ces derniers temps, je me suis inspiré par les cultures iranienne, russe, bolivienne et […]
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