Une page noire pour la préservation du patrimoine à Genève: la maison du Noble Exercice de l’Arc, un bijou du début du 20ème siècle, vient de tomber sous les coups des pelleteuses avec son jardin plin d’arbres centenaires. L’ensemble sera remplacé d’ici quelques mois par une barre d’immeubles.

Le combat pour la sauvegarde du patrimoine est un combat tragique. On se bat pour sauver les immeubles qu’on aime, tout en sachant qu’on n’arrivera jamais à tous les sauver et que, tôt ou tard, ce patrimoine est voué à disparaître:

• certaines maisons sont trop petites et proches du centre, et empêchent la construction de nouveaux bâtiments sur la parcelle.
• des autres sont trop lontaines, et personne n’a pas envie d’aller vivre dans un village reculé juste pour s’en occuper.
• des autres sont au bon endroit, ont le bon volume, mais le propriétaire n’a pas envie de s’en occuper.
• des autres ont des pièces trop grandes, ou trop petites
• des autres ont la malchance d’être « remises au goût du jour » par un architecte moderniste…

Bref, pour une raison ou pour une autre, les maisons anciennes sont destinées peu à peu à disparaître. On peut ralentir le processus, parfois le stopper par ici et par là, mais sur le long terme (des centaines d’années) on ne parviendra pas à tout conserver.

Mais il y a une solution. Réconstruire.

Nous avons les plans, les coupes, les façades et les dessins de détail de nombreux bâtiments anciens (je rémercie au passage Björn Advisson pour l’excellent travail de documentation).

Nous avons les maçons, les charpentiers et toutes les entreprises nécessaires à faire un excellent travail à l’ancienne (je pense notamment aux Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis, mais il y a aussi plein d’autres entreprises excellentes dans la construction à l’ancienne)

Nous avons plein de terrains en zone 4 et 5, qui se prêtent bien à la réalisation de petits projets d’habitat groupé. La réalisation d’ensembles mixtes habitat-commerces commerces est actuellement interdite dans la zone 5, mais j’ai l’espoir que cette restriction pourra tomber un jour ou l’autre.

Nous avons le Prince Charles, qui a officiellement soutenu un retour à l’architecture traditionnelle.

Nous avons Leon Krier, Quinlan Terry, et tous les architectes passionnées par les techniques anciennes (une tendance architecturale dont nous sommes orgueilleux de faire partie)

Nous avons tout ce qu’il faut. Donc, reconstruisons!