Depuis un moment, je vois une dynamique qui se met en place dans le monde de la construction (et dans la société en général):
- d’un côté, un monde académique qui devient de plus en plus auto-référentiel et détaché du monde extérieur, et qui essaie de s’imposer partout et de se rendre indispensable par tous les moyens
- de l’autre côté, une innovation qui se fait dans les périphéries et dans les interstices, là où le monde académique n’arrive pas à exercer son pouvoir.
Nous avons vu cette innovation à l’oeuvre en Russie, avec Dahir Insaat. Maintenant, allons de l’autre côté de la planète, en Bolivie, pour découvrir l’oeuvre de Freddy Mamani.

Freddy Mamani est un constructeur bolivien d’origine Aymara, qui ouvre dans la ville de El Alto. El Alto est une ville relativement récente, située dans une région plutôt aride de Bolivie. Le paysage de El Alto est relativement uniforme, composé de constructions dans les tons du brun, qui se fondent dans un paysage de la même couleur.


La culture Aymara (majoritaire à El Alto, et dont fait partie Freddy Mamani) est caractérisée par un usage de couleurs très vifs, probablement pour contraster la monotonie de la région.


Un autre point de la culture Aymara est la notion de communauté: tout le monde, qu’il soit riche ou pauvre, doit contribuer à la société dans laquelle il vit.
L’architecture de Freddy Mamani reprend les couleurs et les traditions de la culture Aymara, et les concretise dans des édifices.
Le résultat est une nouvelle typologie d’édifice, le Cholet (contraction de « chalet cholo » ou « chalet bolivien » en espagnol de Bolivie): un édifice pluri-fonctionnel composé de:
- des commerces au rez-de-chaussée
- des salles collectives (salles de dance, de spectacle ou de sport) au 1er étage
- des logements locatifs du 2ème au 5ème étage
- une villa de luxe au 6ème étage.
La décoration reprend les combinaisons de couleurs de la culture Aymara.

Là, nous sommes clairement aux antipodes de la culture académique, y compris bolivienne, qui propose plutôt:
- une séparation des fonctions (résidentielle, commerciale, publique)
- des formes carrées, sans décorations
- des bâtiments bruts, en noir et blanc.
Et, pendant que l’académie essaie en vain de se tailler un rôle dans le monde de la construction en Bolivie, les constructions de Freddy Mamani sont déjà rentrées dans l’imaginaire collectif. On trouve même leur version en miniature dans les boutiques de souvenirs!

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[…] plus sur l’humain. Ces derniers temps, je me suis inspiré par les cultures iranienne, russe, bolivienne et […]
[…] Des autres exemples en Bolivie: […]
[…] de l’architecture en dehors du monde occidental. Après Dahir Insaat en Russie et en Turquie, et Freddy Mamani en Bolivie, aujourd’hui je vous amène en Corée du Nord, avec l’atelier […]
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