Il y a quelques temps, je vous avais parlé de la réforme du PLQ de 2013. Un des buts de cette réforme était de produire des quartiers plus agréables à vivre que ceux construits ces dernières années.

Le processus est engagé, les premières réalisations me semblent concluantes, mais on devra attendre encore beaucoup de temps avant de voir le canton de Genève changer de visage selon cette nouvelle version du PLQ. En plus, il y a encore beaucoup de parcelles qui se trouvent dans des PLQ approuvés selon l’ancienne loi, et qui attendent d’être construites.
On peut donc imaginer que, pendant plusieurs années encore, nous devrons construire des barres d’immeubles comme celles que nous avons vu se construire ces dernières années.

Allons voir comment faire pour construire des barres d’habitation qui soient belles et agréables à vivre.
La pratique actuelle.
Actuellement, pour composer la façade d’un immeuble, on dessine les 2-3 éléments (fenêtre, porte-fenêtre, balcon…), et on les répète à l’infini sur l’ensemble de la construction.
Pour donner un peu plus de mouvement à la construction, on peut varier la couleur:

On peut aussi poser les différents éléments de manière plus ou moins aléatoire, comme nous avons fait dans notre projet pour Milan:
Les différents éléments peuvent être dessinés plus ou moins bien, mais dans tous les cas la composition de façade reste une accumulation d’objets, sans un dessin global.
Si on s’éloigne pour voir le bâtiment dans sa globalité, les détails de construction disparaissent, et on voit uniquement une trame uniforme.
Notre proposition.
Pour avoir des bâtiments dans lesquels on ait envie de vivre, tout en gardant les gabarits de la zone de développement, on peut créer un dessin de façade à deux échelles:
- Une échelle plus petite: comme dans les exemples précédents, on dessine un ensemble d’éléments de façade, qui tous ensemble constituent notre langage architectural.
- Une échelle globale: on dessine l’ensemble de la façade de notre bâtiment, en composant l’ensemble des éléments dans un dessin global.
Un exemple de composition à deux échelles est le bâtiment ci-dessous.
Analysons-le en détail.
La façade de ce bâtiment reprend les principes de l’ordre colossal:
- Le rez-de-chaussée et le premier étage correspondent au piédestal. Ces deux étages sont constitués d’un matériau lourd (pierre ou brique), une couleur sombre (gris ou brun), et par une prévalence de lignes horizontales.
- Les étages du deuxième à l’avant-dernier correspondent au fût. Ces étages sont caractérises par une prévalence de la direction verticale:
- les étages sont tous égaux.
- les fenêtres et les balcons sont du même type et se superposent parfaitement.
- les couleurs sont clairs (rouge, orange, jaune, bleu, avec des encadrements blancs et des volets verts).
- Le dernier étage correspond au chapiteau. Le dernier étage reprend les éléments des étages inférieurs, avec une intensification de la décoration, qui dans le dernier étage acquiert aussi une direction horizontale.
- au dessus du dernier étage, on trouve un élément saillant qui correspond à la corniche.
- Dans les bâtiments avec toiture à pans, la corniche correspond aux avant-toits.
- Dans les bâtiments à toit plat, il faudra rajouter exprès un élément ayant la fonction de corniche.

Pour donner à la barre un peu de mouvement, on peut donner à chaque cage d’escalier une couleur différente, tout en gardant les mêmes éléments.
Ici un autre exemple du même processus de composition. Dans ce cas, le style est moins classique et plus art-déco, le toit est plat, mais on peut y retrouver les mêmes éléments:
- Piédestal (qui dans ce cas couvre uniquement le rez-de-chaussée)
- Fût
- Chapiteau (qui dans ce cas est matérialisé par un vrai chapiteau de colonne)
- Corniche (ici avec un toit plat)
- coloration différente (mais avec les mêmes éléments) de chaque cage d’escalier.
Et ici nous avons en plus un attique à deux étages, en retrait de la façade.
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