Ça fait quelques années que je travaille comme entrepreneur (j’ai travaillé comme indépendant entre 2004 et 2007, puis comme entrepreneur salarié d’APRES-GE depuis 2013) et, comme conséquence, j’ai acquis une certaine déformation professionnelle qui me porte à voir toutes activités en termes de transactions commerciales. Face à un projet lambda, je me pose toujours les questions classiques des entrepreneurs:
- c’est qui qui bénéficie de ce projet?
- c’est qui qui paie?
- qui est le client?
- qui (ou quoi) est le produit?
Et de ces questions sortent deux théorèmes des transactions commerciales.
- Si c’est gratuit (et normalement vous devriez payer), alors vous êtes le produit.
- Si c’est gratuit (et normalement vous devriez être payé) alors vous êtes le client.
Le premier cas est celui qu’on retrouve souvent sur internet: je m’inscris (gratuitement) sur un site, où je pourrai faire des trucs. Des entreprises s’inscrivent (et payent) sur le même site, pour me montrer de la publicité. Le deuxième cas est celui du bénévolat: je peux faire tout un tas d’activités bénévoles, pour autant que ces activités m’amènent un bénéfice en retour. Ce bénéfice peut être très concret et très immédiat (aller voir un concert gratuitement en échange de 1-2 heure au vestiaire ou au bar du festival), ou plus nuancé et plus lointain dans le temps (soigner les réfugiés de la guerre au Calimshan ou sensibiliser les gens au changement climatique), mais il doit toujours être présent et proportionnel à l’effort fourni. Si tout d’un coup nous découvrons que:
- au festival où nous tenons le bar ou le vestiaire il n’y aura que du Death-Métal Dodécaphonique,
- que au Calimshan il n’y a pas de guerre (et probablement, il n’y a même pas de Calimshan),
- et que la Terre continuera (ou pas) à chauffer de plus en plus, indépendamment de nos efforts de sensibilisation des masses,
probablement un engagement comme bénévole dans une de ces situations deviendra beaucoup moins intéressant pour nous.