La sécurité dans les transports publics nocturnes.

Ces derniers temps, j’ai eu plusieurs réunions de travail le soir, et ça m’est arrivé assez souvent de faire des trajets avec les derniers trains du soir, notamment des Yverdon-Genève, avec changement à Lausanne. Ça m’a donné l’occasion d’observer comment sont gérés les transports du soir ici dans la région, et faire une comparaison avec des autres réalités.

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à Paris, 80% des passagers des trains de nuit sont des hommes. Dans le train Genève-Lausanne, 95% des passagers des trains de nuit sont des jeunes (source image: projets crocodiles).
  • Le premier point qui saute aux yeux est l‘absolue prédominance des jeunes: dans les trains du soir, il y a souvent une ou deux personnes de plus de 30 ans par wagon, tandis que la majorité des gens sont dans la classe d’age 16-30 ans.
  • Deuxième point est la mixité: hommes et femmes utilisent les trains du soir en égale mesure. De plus, il n’y a pas de différence entre l’utilisation du train par les hommes et par les femmes: les deux utilisent le train à la fois seuls ou en groupe.
  • La cohabitation se passe assez bien: les gens discutent, ou s’isolent en respectant assez bien l’espace des autres (en 8 ans de trajets nocturnes, je n’ai jamais vu des scènes comme celle-ci ou celle-ci)
  • On trouve tous codes vestimentaires: des talons de 12 cm, des coupes de cheveux japonaises traditionnelles, et même des gens habillés comme au XIXème siècle. Apparemment, ici personne ne prend des habits moins voyants pour prendre les transports publics.
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Ce weekend, dans le train, il y avait des gens habillés comme ça (source image).

Comment on est arrivé à créer des transports publics de nuit aussi conviviaux, tandis que dans des autres régions (notamment en région parisienne) les transports de nuit sont un lieu très dangereux? La solution repose sur deux points:

  • La possibilité de surveiller les espaces. On privilégie les espaces ouverts, qu’on peut surveiller facilement. Si le véhicule comporte plusieurs espaces sans communication entre eux, les espaces qu’on ne peut pas surveiller sont condamnés.
  • la présence d’agents de sécurité ou de modérateurs dans tous les bus et les trains, avec des uniformes bien voyantes. En entrant dans le véhicule, on est obligé de voir la présence des agents et des modérateurs et d’interagir avec eux. Avec leur présence, ils rappellent aux voyageurs que le véhicule appartient à l’entreprise de transport, et que c’est l’entreprise de transport qui décide quelle est la conduite à tenir.
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Un train régional qui circule dans la région de Lausanne (source image). Le soir, les deux rames de tête et de queue sont condamnées, et l’entrée dans le train est possible uniquement par la porte orange. En gare, un modérateur et un agent de sécurité se placent des deux côté de cette porte, accueillent les voyageurs et contrôlent leur billets.

Comme contre exemple, prenons les transports publics de la région parisienne:

Dans cette vidéo on voit tous les éléments qui rendent peu sûr le métro parisien:

  •  La présence de plusieurs éléments qui obstruent le regard: escaliers, barrières, portes… avec cet encombrement visuel, on ne peut pas surveiller ce que se passe dans l’ensemble du train: dans la vidéo, on pourrait imaginer que à l’étage supérieur quelqu’un s’est fait agresser, mais on peut également imaginer que les personnes qu’on ne voit pas sont en train de crier pour attirer des passagers en haut est les agresser.
  • L’absence de personnel à bord du train. On a l’impression que le train n’appartient à personne.
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Train du RER parisien: l’espace est fragmenté et très difficile à surveiller (source image).
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Train du RER bâlois (les trains de la région de Lausanne sont du même modèle): avec un seul coup d’œil, on peut observer l’ensemble du train (source image).
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Fausses affiches posés dans le métro parisien par Take Back The Metro (source image). À Paris, les transports publics n’appartiennent à personne, donc tout le monde a le droit de s’en approprier. La sécurité dans le métro parisien est devenue une guerre pour le contrôle du territoire entre groupes de femmes et délinquants de banlieue. Dans cette lutte, la RATP est complétement absente.

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