Sur l’importance de salir ses rêves. 2: trouver sa place

Dans mon billet précédent j’ai introduit la notion de rêve et de plan, et j’ai expliqué que la meilleure manière de garder ses rêves tous propres est de ne pas les réaliser.

Dans ce billet nous irons voir de plus près les rêves et les plans et nous verrons ce que différencie les uns des autres.

Pour commencer, nous pouvons définir dans un rêve trois éléments, qui sont la motivation, l’environnement et notre place dans cet environnement.

La motivation est la raison qui nous pousse à poursuivre notre rêve. Si la motivation n’est pas satisfaite, notre rêve n’a plus raison d’être. La motivation est toujours quelque chose lié à nous même.

L’environnement comprend tous les éléments sur lesquels nous n’avons pas de pouvoir. On peut considérer comme faisant partie de l’environnement le climat, la géographie, la géopolitique (au moins que notre rêve soit celui de devenir le Président des États-Unis d’Amérique), le niveau d’imposition et les services publiques, les traditions et coutumes locaux…

Notre place dans l’environnement comprend les éléments sur lesquels nous avons un pouvoir. Nous pouvons décider si rentrer ou pas dans une certaine organisation, si aller vivre ou pas dans un certain pays, si pratiquer ou pas un certain métier…

Reprenons donc deux des rêves dont j’avais parlé dans le billet précédent, le bar sur un île tropicale, et la paix dans le monde, et allons les analyser.

Un bar dans une île tropicale.

La motivation qui nous pousse à ouvrir un bar dans une île tropicale pourrait être le désir d’un contact avec la nature, l’envie de travailler à contact avec le public, la passion pour la cuisine…

L’environnement est constitué par l’île tropicale elle-même, et par les conditions qui rendent facile ou difficile d’y ouvrir un bar. On y mettra dedans le climat (dans notre rêve, sur notre île tropicale il fait toujours beau, tandis que dans la réalité il y a des ouragans, des tempêtes, ou tout simplement l’hiver), la situation politique (beaucoup d’îles tropicales ont des problèmes d’instabilité politique ou de criminalité), le fait que là-bas on ne connait personne, la bureaucratie différente…

Notre place dans l’environnement comprend le choix de l’île, le choix de l’activité à y implanter, le choix du lieu où habiter, la connaissance des usages locaux, la recherche de la meilleure manière de s’intégrer avec les habitants du coin et de le faire venir dans notre bar…

Le rêve inclut une île où il fait toujours beau, où les gens sont gentils et jolis, les fins de mois sont toujours faciles et il n’y a pas de soucis à se faire.

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(Notre île tropicale. Source)

Le plan comprend toutes les tracasseries administratives nécessaires pour ouvrir un bar dans une île tropicale, prévoit des moments difficiles (des fins de mois sans trop d’argent, une population locale pas très amiable), prend place sur une île différente de celle que nous avions initialement prévu. Ou peut-être, au lieu d’une île, trouve sa place sur une montagne et au lieu d’un bar prend la forme d’un chalet d’alpage.

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(source)

Entre le rêve et le plan, une série de changements se sont produits: le rêve a pris conscience de l’environnement existant, et s’est modifié pour s’y adapter: le bar sur une île est devenu un chalet de montagne, mais l’envie d’être dans la nature, le contact avec les gens et l’amour pour la cuisine y sont toujours.  Le rêve est prêt pour être réalisé.

La paix dans le monde

Dans ce cas, notre motivation pourrait être l’envie d’être utile au monde, le plaisir de voir les choses bouger, le désir d’un monde plus juste et plus pacifique…

L’environnement comprend le monde entier, les désirs contrastants des peuples qui les poussent à se faire la guerre, 2000 ans de discussions philosophiques et de luttes religieuses, puis les enjeux liés au pétrole, au gaz, aux différentes ressources naturelles…

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(source)

Notre place dans l’environnement est souvent liée à l’amélioration des populations concernées par un conflit: on peut travailler ou dans une ONG pour construire des écoles et des hôpitaux dans des zones de guerre, recueillir des fonds, faire des travaux pratiques sur place. Ou bien, on peut travailler sur une échelle beaucoup plus locale: on peut s’adresser à un problème spécifique et dédier toutes ses énergies à ce problème.

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(source)

Le rêve prévoit une évolution des consciences très rapide, soit au niveau des leaders, soit au niveau de la population: on imagine pouvoir changer les mentalités de beaucoup de personnes en peu de temps, et de faire une nouvelle révolution.

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(source)

Le plan prévoit des actions locales et beaucoup plus pratiques: la création d’une structure favorisant la cohésion sociale, un voyage dans un pays du tiers-monde pour y construire des écoles et des hôpitaux…

ERU-Deployment
(source)

Dans ce cas, entre le rêve et le plan l’imaginaire est assez différente: dans le rêve le travail était intellectuel et à large échelle, dans le plan le travail est pratique et à petite échelle. La motivation (l’envie d’opérer pour un monde plus juste) est toujours là.

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